Pour ceux qui ont choisi le travail du sol dans les vignes en Anjou, c’est maintenant....Discussion ce matin avec mon voisin,qui aujourd’hui désherbe, mais qui se souvient : "quand on avait le cheval, on avait jusqu’au 20 mars pour passer ici, après il fallait l’emmener à St Lambert, ce n’est pas les mêmes sols, il fallait se débrouiller..". Sur nos coteaux schisteux, la "fenêtre" de travail est très courte. Cette année, jusqu’à il y a une semaine le sol était trop mouillé, impossible à travailler. Depuis quelques jours, il sèche à toute allure. Dans certaines parcelles, le haut est à prendre, et on patine au milieu...quand le milieu sera bon, les outils ne rentreront plus en haut... Les outils...discussions sans fin...Mon voisin me dit : "au début, sur les premiers tracteurs , on avait des charrues au milieu, de chaque côté entre les deux roues, ça travaillait très bien. Et puis je ne sais pourquoi, ça a disparu, maintenant les outils sont derrière, on se tord le dos, dans les coteaux avec les dévers on flanque les outils dans les souches on esquinte tout...". Lundi, nous allons voir du matériel travailler. Chez Philippe Gourdon, ami vigneron au Puy Notre Dame, véritable Géotrouvetout écologique. ll y a quelques années, il a imaginé, adapté, réalisé des outils qu’il a montés sur son vieux tracteur. Une lame plate travaillant à faible profondeur, sans labour, entre les ceps, pilotée par un palpeur, mais montée entre les roues, au milieu du tracteur, de chaque côté, chaque lame épousant indépendamment les irrégularités du terrain.
INTERCEP CENTRAL PH GOURDON
Ces détails peuvent sembler très techniques et peu intéressants pour les non-initiés. En fait, cette recherche est au coeur de préoccupations environnementales et agronomiques, qui touchent à la fois à la préservation d’éléments patrimoniaux les plus précieux de l’humanité, les sols, l’eau, l’air, et à la qualité des vins. Depuis 50 ans, très peu d’investissements ont été faits pour comprendre la vie des sols et les façons de les cultiver en les respectant : le sol était conçu comme un réservoir à engrais chimiques, empoisonné par des désherbants, et autres fongicides. Cela laissait peu de place à une recherche pour des outils de soin de la vie des sols, des plantes, de la nature...D’où des initiatives "marginales" mais très intéressantes comme celle de Ph. Gourdon. Au Domaine, certifié "agriculture biologique" depuis 2005, nous avons essayé diverses solutions de travail du sol depuis 1997. Aujourd’hui, nous utilisons surtout un outil très simple, entièrement mécanique, mais fiable et efficace, qui nous permet de travailler le rang, et aussi l’inter-rang quand nous le jugeons nécessaire, dans une démarche que nous voulons qualitative, et citoyenne...LA FRESNAIE, EN ANJOU, MARS 2010, TRAVAIL DU SOL VUE ARRIERE
envoyé par MJUBY. -
Dans la parcelle "Sous les Moulins", cabernet franc, nous passons les décavailloneuses mécaniques : il y a plus de terre et d’herbe au pied des souches. Ce passage doit être complété par du travail manuel, à la pioche, pour ne pas laisser d’îlot d’herbe autour des souches.
ACTISOL DECAVAILLONAGE SOUS LES MOULINS MARS 2010
envoyé par MJUBY. -
Mais sur certains coteaux très pentus, en dévers, il faut passer la "déca" manuelle, l’ancienne que tous ont oubliée sous un hangar, mais qui rend toujours de précieux services....
DECAVAILLONAGE AU CORNILLARD